Photobiomodulation vétérinaire : décryptage d’un marché en pleine croissance

Comment la lumière rouge ou infrarouge peut-elle soulager un chien après une chirurgie ou accompagner un soin vétérinaire ? C’est l’objet d’un domaine en plein essor : la photobiomodulation (PBM). À la croisée des avancées technologiques, cette approche soulève autant d’espoirs que de questions, dans un contexte dans lequel le bien-être des animaux devient une préoccupation majeure.
Une lumière rouge aux effets prometteurs
La photobiomodulation (PBM) repose sur l’usage de la lumière généralement rouge ou proche de l’infrarouge diffusée par des lasers à faible intensité. Contrairement aux dispositifs chirurgicaux, ces appareils n’ont pas pour but de couper ou brûler les tissus, mais de stimuler les cellules en profondeur, sans générer de chaleur agressive.
Concrètement, cette lumière interagit avec les tissus vivants : elle est absorbée par les mitochondries, les « centrales énergétiques » des cellules, ce qui peut favoriser certains processus biologiques. On parle ici d’un soutien potentiel dans la gestion de la douleur, des inflammations ou des suites de chirurgie.
« Chez certains animaux, on observe une amélioration de la mobilité après plusieurs séances, sans recours médicamenteux supplémentaire », rapporte une vétérinaire installée en région bordelaise, qui a intégré la photobiomodulation à ses soins post-opératoires.
Un intérêt croissant chez les vétérinaires
La montée en puissance de cette technologie ne tient pas seulement à ses effets observés, mais aussi à la demande accrue des propriétaires d’animaux. Chiens vieillissants, animaux sportifs ou encore sujets ayant subi une chirurgie lourde : les motifs d’utilisation se multiplient.
Plusieurs raisons expliquent cet engouement :
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Approche non invasive : pas d’aiguille, pas d’anesthésie, et souvent bien tolérée par l’animal.
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Réduction potentielle des douleurs chroniques, en particulier chez les chiens souffrant d’arthrose.
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Utilisation en complément des soins conventionnels, notamment après une chirurgie chirurgicale orthopédique.
Des appareils adaptés aux besoins vétérinaires
Face à l’évolution des pratiques, les dispositifs de photobiomodulation se diversifient. L’un des exemples les plus concrets est l’utilisation du Miltapad, un dispositif spécifiquement adapté aux usages vétérinaires. Léger, flexible et silencieux, il s’installe directement sur la zone concernée du corps de l’animal, limitant les manipulations stressantes.
Ce type d’appareil se distingue notamment par :
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Une diffusion homogène de la lumière, pour couvrir efficacement les tissus ciblés.
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Des paramètres ajustables, en fonction de la taille de l’animal et de l’objectif du soin.
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Une autonomie et un format pratique, qui permet parfois une utilisation à domicile, sous contrôle vétérinaire.
Les professionnels du domaine vétérinaire apprécient également la possibilité de programmer des séances régulières, à intervalles personnalisés, sans effet secondaire majeur documenté à ce jour.
Quels types d’animaux et de situations sont concernés ?
Si le chien reste l’animal le plus fréquemment concerné, notamment pour les douleurs articulaires, les inflammations cutanées ou les suites de chirurgie, la photobiomodulation s’étend progressivement à d’autres espèces comme le chat.
Les vétérinaires l’utilisent dans plusieurs contextes, comme l’accompagnement post-chirurgical, pour aider à gérer la douleur et favoriser une meilleure récupération des tissus. L’entretien du bien-être chez les chiens âgés, sujets à des raideurs ou des difficultés motrices. Mais aussi pour des soins dermatologiques, où la lumière rouge peut soutenir la régénération cutanée.
L’approche s’intègre toujours dans une vision globale du bien-être de l’animal, en complément d’un diagnostic vétérinaire rigoureux et d’un suivi régulier.
Entre enthousiasme et précautions
Si les effets observés sont souvent encourageants, les professionnels insistent sur un point essentiel : la photobiomodulation n’est pas une solution miracle. Son efficacité dépend de multiples facteurs, notamment la régularité des séances, l’état général de l’animal, ou encore le type de pathologie ciblée.
Les études cliniques dans le domaine vétérinaire sur le sujet restent encore peu nombreuses, bien qu’en augmentation. La rigueur scientifique demande du recul, des essais comparatifs et une standardisation des protocoles.
Une nouvelle ère pour le bien-être animal ?
Le développement de la photobiomodulation dans le champ vétérinaire s’inscrit dans une transformation plus globale du rapport à l’animal. Davantage perçus comme des membres de la famille que comme de simples compagnons, chiens, chats et animaux sujets reçoivent aujourd’hui des soins de plus en plus individualisés.
Cette approche douce, à la fois technologique et respectueuse, répond à une demande éthique croissante. Elle ouvre la voie à un accompagnement plus fin, plus adapté, dans lequel la lumière devient un outil de soin parmi d’autres, au service du bien-être des animaux.